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"Presque rien sur presque tout"

Mots Et Maux d'Isa

La côte des Légendes, jour 4

Parce que je ne me lasse pas des paysages bretons, notamment ces blocs de granit amassés chaotiquement le long des plages, je voulais aussi voir une autre curiosité locale: le menhir. Alors direction le massif armoricain, à Brignogan-Plage.

Brignogan est situé sur la côte des Légendes au cœur du pays Pagan, célèbre pour ses pilleurs d'épaves.

Ces pêcheurs paysans, très pauvres, faisaient disparaître en quelques heures les cargaisons des navires échoués sur les brisants de cette côte farouche. Pour ce faire, on raconte que les Pagans attachaient des torches aux cornes de taureaux boiteux pour imiter avec leur balancement les feux destinés à guider les bateaux vers les ports. On raconte aussi qu'ils illuminaient les églises et chapelles des falaises pour y attirer les vaisseaux…

Des postes de garde destinés à la surveillance des côtes furent alors installés sur le littoral. Celui de Meneham, à Kerlouan, est encastré sur une butte au milieu d'énormes rochers.

Panoramique du poste de garde de Meneham

Panoramique du poste de garde de Meneham

Enfin pour mettre totalement fin aux risques de naufrage il fut décidé de construire un phare, le phare de Pontusval, afin de signaler l'entrée dans la baie de Brignogan aux nombreux bateaux qui y passent.

Phare de Pontusval

Phare de Pontusval

Construit en granit et en pierre, le phare date de 1869. Il mesure 18 mètres de haut, et sa portée est d'environ 10 milles.En effet, dans ces baies propices à la balade à pied, les pierres et les récifs sont nombreux et la pratique du droit de naufrage permettait de s'approprier les cargaisons échouées sur les plages. Cette pratique fut interdite par Colbert en 1681.

Le dernier naufrage remonte à 1930, lorsque le navire de commerce de 80 mètres de long, la Brière, s'échoua dans la baie.

Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare
Plage du phare

Plage du phare

À quelques pas de la pointe de Pontusval, sur un amas rocheux, se dresse la chapelle Pol. Restaurée, voire rebâtie en 1870, elle remplace une chapelle plus ancienne, sans doute du xvie siècle. Ce sanctuaire est édifié à l'emplacement d'un asile monastique construit par saint Pol Aurélien, premier évêque de Léon. La chapelle est encadrée d'une jolie croix du xviie siècle et d'un superbe calvaire à personnages du xvie siècle. Sur un rocher voisin, on a bâti pour les douaniers une curieuse guérite en pierre, à laquelle on accède par un escalier taillé directement dans le roc. C'est de ce magnifique poste d'observation, qui embrasse le Pays pagan des grèves de Pontusval à celles de Kerlouan, que les miliciens gardes-côtes surveillaient l'approche éventuelle d'un navire ennemi ou repéraient les naufrages jadis si fréquents.

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Chapelle Saint PolChapelle Saint Pol
Chapelle Saint PolChapelle Saint PolChapelle Saint Pol
Chapelle Saint PolChapelle Saint Pol
Chapelle Saint PolChapelle Saint PolChapelle Saint Pol

Chapelle Saint Pol

La petite chapelle possède aussi sa légende : une nuit, un marin revenant de mer fut surpris par un violent orage. Plutôt que de rentrer chez lui sous la tempête, il décida de se réfugier dans la chapelle Pol et d'y passer la nuit. Alors qu'il commençait à s'endormir, il entendit sonner les douze coups de minuit, deux cierges s'allumèrent sur l'autel et un prêtre apparut au milieu du chœur. Terrifié par cette vision, notre homme se recroquevilla dans son coin, osant à peine respirer. Le prêtre attaqua la messe. Pas de réponse. Il recommença une fois, deux fois, toujours rien. Alors les cierges s'éteignirent et le prêtre disparut. Le marin hésita longtemps avant de raconter sa mésaventure, craignant que l'on se moquât de lui. Il décida tout de même de se confier au curé de Plounéour-Trez, qui lui conseilla de retourner une nuit à la chapelle Pol. Dans cette perspective, le curé l'initia à répondre à la messe. L'année suivante, à la même date, le marin retourna à la chapelle. À minuit, les cierges s'allumèrent, le prêtre apparut et commença : « Introibo… » Courageusement, le marin alla se placer à ses côtés et répondit : « Ad Deum qui laetificat juventutem meam » et ainsi de suite. La cérémonie terminée, le prêtre le remercia et lui expliqua qu'il était une âme du purgatoire, contraint de venir dire la messe dans la petite chapelle Pol à chaque date anniversaire de sa mort, sa pénitence s'achevant à l'instant où quelqu'un viendrait lui répondre.

Il existe une autre tradition se rapportant à la chapelle : quand un marin est perdu en mer, on célèbre une messe dans la chapelle Pol et trois jours après le corps revient à la côte. C'est ce qui s'est produit pour le corps d'Henri de Trobiand, noyé le 12 septembre 1912, entre Pontusval et l'Aber Wrac'h

Observez, si vous aller à la rencontre de ces légendes, que le village s'est construit autour des énormes rochers. Partout, ils sont absolument partout: dans un jardin, une cour, un champ... C'est impressionnant et magnifique...

Des rochers partout...Des rochers partout...
Des rochers partout...
Des rochers partout...Des rochers partout...Des rochers partout...

Des rochers partout...

A la sortie du village nous découvrons le mehnir de Men Marz.

Avec ses 8,50 mètres de hauteur et sa masse de l'ordre de 80 tonnes, il fait partie des quatre menhirs les plus hauts de France et est classé monument historique. Il fait partie des nombreux menhirs christianisés. Érigé entre -4500 et -2500 ans à Brignogan-Plages, il est simplement posé en équilibre sur le sol, au lieu d'avoir sa base enfoncée à une certaine profondeur comme la plupart des autres mégalithes.

Men Marz

Men Marz

D'où vient sa dénomination Men Marz (pierre du miracle)?

Parmi les hypothèses et légendes sur sa dénomination : celle de Saont Pol de Léon, accompagné de sa sœur, vint jusqu'ici s'opposer à l'envahissement progressif de la mer. Il fixa aux eaux un point qu'elles ne devraient jamais dépasser et la jeune femme marqua cette limite par une pierre plantée dans le sol : le menhir. Ou bien, celle pratiquée jusqu'il y a peu encore, où les jeunes filles venaient y lancer un caillou. Si celui-ci restait dans l'encoche, située sur la partie supérieure du menhir, cela signifiait qu'elles se marieraient dans l'année.

La côte des Légendes, jour 4
La côte des Légendes, jour 4La côte des Légendes, jour 4La côte des Légendes, jour 4

La pluie nous incite à reprendre la route mais un panneau indique "Village fantôme de Meneham". L'ambiance sombre s'y prêt assez bien, je dois dire...

Blotti dans la roche de la Côte de s Légendes, sur un site exceptionnel, ce hameau de Kerlouan retrace la vie quotidienne des anciens habitants, tout à tout militaire, douaniers, ou paysans-pêcheurs-goémoniers.

Les chaumières désertées dans les années 50 sont désormais restaurées à l'identique. Dans l’ancien village,on trouve aujourd’hui une maison de site avec des expositions temporaires et des produits du terroir,une auberge-restaurant,un gîte d’étape,des ateliers d’artisans d’art et des espaces muséographiques consacrés à la vie quotidienne des anciens habitants et à la défense du littoral.

La côte des Légendes, jour 4La côte des Légendes, jour 4
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La côte des Légendes, jour 4La côte des Légendes, jour 4La côte des Légendes, jour 4

Construit pour surveiller la côte, le corps de garde, seul bâtiment tourné vers la mer, est le premier édifice du hameau de Meneham. Il a été construit en 1695.

Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.
Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.
Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.
Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.
Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.

Maison de "garde de corps" ou maison au toit de pierre.

Vers 1840, les premières maisons, dites de « rapport » sont construites. Petites, au toit de chaume avec peu d’ouvertures, ces maisons étaient louées à des familles de paysans. Progressivement, à la fin du xixe siècle, le village s’agrandit : les petites maisons sont « doublées » pour accueillir de nouveaux foyers.

La côte des Légendes, jour 4

Traversons la route et allons sur la plage. Même la pluie ne parvient pas à gâcher le paysage de dunes et de rochers.

Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham
Plage de Meneham

Plage de Meneham

La pluie ne cesse de tomber, et ce, de plus en plus. Il faut vraiment y aller. Mais quel beau détour!

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A
très beau ton reportage.....comme tous les autres d'ailleurs...me^me si je les ai vu et revu tous ces paysages , je ne m'en lasse pas...avec les commentaires en plus..j'en apprends me^me des choses.. au plaisir...<br /> Annie
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